“Le tag pour les nuls”, Olivier Brovelli, Les Murmur(e)s de la Ville, Les Rennais, Hors-série, Rennes, September 2015.
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Le tag est une calligraphie qui ne dit pas son nom. Pas évident à lire. Pas facile à comprendre. En 2010, l’artiste Mathieu Tremblin s’est livré à un exercice amusant de décryptage pour rapprocher les passants des murs avec la complicité des Ateliers du Vent.
Associé avec David Renault sous le pseudonyme des Frères Ripoulain, fidèle au goût du duo pour le détournement ludique de la signalétique urbaine, l’artiste a traduit physiquement un mur tagué du quartier Arsenal-Redon.
« Tag Clouds est un principe de peinture murale qui consiste à remplacer les calligraphies anonymes de tous ordres présentes sur les murs de la ville par des traductions lisibles et rigoureuses comme celles des nuages de mots-clés présents sur Internet (« tag clouds » en anglais). Tag Clouds pointe une analogie entre les tags physiques et les tags virtuels, autant dans leur rapport à l’occurrence, que dans un rapport au balisage d’un cheminement ».
« C’est aussi une façon de gommer l’altérité d’une écriture atypique pour la rendre acceptable de manière ironique aux yeux des gens et des institutions.
« C’est enfin un hommage à une pratique graphique décriée mais beaucoup plus intéressante à mon sens que la fresque dans la mesure où elle donne davantage à voir la ville vécue qu’elle ne délivre un message. En effet, si le tag demeure un signifiant vide, son véritable intérêt au-delà de la question de la calligraphie, réside dans le fait qu’il est un marqueur de passage : de l’ordre de l’appropriation spontanée de la ville et du parcours de ses usagers. »
Olivier Brovelli, septembre 2015.
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