Cécile Cervera, Mathieu Tremblin.

Mathieu Tremblin.
Triade urbaine « Precaritas Gratuitas Alteritas ».

Vitruve, Mathieu Tremblin.
Triade urbaine « Firmitas Utilitas Venustas ».
2011.
Centre d’animation des Chamois, Toulouse (FR).
Impression au traceur sur papier machine, colle, brosse.
L = 240 cm x h = 175 cm.
Photographie par Hélène Merlet

Daniel Pages, Mathieu Tremblin.
Triade urbaine « Humilité Générosité Fragilité ».

The epigram « Firmitas Utilitas Venustas (Strength Utility Beauty) is taken from » De Architectura « the first architectural treatise of humankind written by Vitruvius in 100 BC. JC.
This triad, which identified key aspects of the construction of buildings, has seen over the centuries many variations:
– Requires Convenience Voluptas (Leon Battista Alberti, fifteenth century)
– Distribution Construction Decoration (François Blondel, seventeenth century)
– Strength Convenience Approval (Jacques Francois Blondel, eighteenth century)
– Logical Harmony Sentiment (Hector Guimard, nineteenth and twentieth centuries)
– Structure Function Form (Pier Luigi Nervi, twentieth century)
– Production Perception Representation (Christian de Portzamparc, twentieth and twenty-first century)
If the architect considers its construction as a lived space or living space, evidenced by the performances of future construction, the reality constructed rarely converges to the fiction of anticipation; failures or compromises, the notes from the traces of refusal of the individual to use the spaces the way they were designed.

The forms of epigraphy and other voluntary or involuntary deterioration of the urban setting intervene to reverse this custom programmed. They are part of a mode of living, and while most architects are fond of (in that they constitute evidence of actual living areas), they nevertheless reveal the eyes land managers as a subtraction control inevitable, whose requirements are in some way the cons-form those enacted by Vitruvius and his heirs.
Mathieu Tremblin creates his own epigram, a epigraphic triad for this destruction, deconstruction or sensitive buildings, these mental maps or salience of these forms the user about its environment:
– Precaritas: Insecurity in place of stability. The characteristic of these forms is the fugacity, the economy of means, abandonment to hazards.
– Gratuitas: Free instead of utility. Their implementation follows the requirements of impartiality, openness and entropy.
– Alteritas: Otherness in place of beauty. Regardless of the plastic quality in the town the beauty of a circumstantial element is provided in space than light, because the form is brief and default. Indeed, it is discursive traces of the past, she said the absence of the Other before saying it himself.
The triad epigraphic « Precaritas Gratuitas Alteritas » points which meet the basic autonomous actions and spontaneous and fleeting traces performed by the user from inhabiting or artist. It serves as a lever to introduce symbolic residence and question my inclusion of art in the city, its ability to be an echo or over the felt of the Other.

L’épigramme « Firmitas Utilitas Venustas » (Solidité Utilité Beauté) est extrait de « De Architectura » le premier traité d’architecture de l’humanité rédigé par Vitruve en 100 av. JC.
Cette triade , qui pointe les aspects fondamentaux de la construction d’édifices, a vu au cours des siècles de nombreuses déclinaisons :
– Necessitas Commoditas Voluptas (Leon Battista Alberti)
– Distribution Construction Décoration (François Blondel)
– Solidité Commodité Agrément (Jacques François Blondel)
– Logique Harmonie Sentiment (Hector Guimard)
– Structure Fonction Forme (Pier Luigi Nervi)
– Production Perception Représentation (Christian de Portzamparc)
Si l’architecte envisage sa construction comme un espace vécu ou un espace à vivre, en témoigne les représentations des futures constructions, la réalité du terrain construit converge rarement vers cette fiction d’anticipation ; ratages ou compromis, le passant relève les traces du refus de l’individu à utiliser les espaces de la manière dont ils ont été pensés.

Les formes d’épigraphie et autres altérations volontaires ou involontaires du décor urbain interviennent à rebours cet usage programmé. Elles sont parti prenante d’un mode d’habiter, et si la plupart des architectes les affectionnent (en ceci qu’elles constituent des traces effectives de vécu urbain), elles trahissent néanmoins aux yeux des gestionnaires du territoire une forme de soustraction au contrôle inéluctable, dont les impératifs sont en quelque sorte la contre-forme de ceux édictés par Vitruve et ses héritiers.
Je propose à mon tour un épigramme, une triade épigraphique, pour ces destructions, déconstructions ou constructions sensibles, ces schémas mentaux ou ces formes de prégnance de l’usager sur son environnement :
– Precaritas : Précarité en lieu et place de la stabilité. Le propre de ces formes est la fugacité, l’économie de moyens, l’abandon aux aléas.
– Gratuitas : Gratuité en lieu et place de l’utilité. Leur mise en œuvre obéit à des impératifs de désintéressement, d’ouverture et d’entropie.
– Alteritas : Altérité en lieu et place de la beauté. Peu importe la qualité plastique, dans la ville la beauté d’un élément est circonstancielle autant à l’espace qu’au regard, car la forme est brève et par défaut. De fait, elle est trace discursive d’un vécu, elle dit l’absence de l’Autre avant de se dire elle-même.
La triade épigraphique « Precaritas Gratuitas Alteritas » pointe les fondamentaux auxquels répondent les actions autonomes et spontanées et leurs traces furtives pratiqués par l’usager, passant, habitant ou artiste. Elle sert de levier symbolique pour introduire ma résidence et questionner intégration de l’art à la ville, sa capacité à être l’écho ou le relais du ressenti de l’Autre.

Tags: collective housing, message, patrimony, Place publique, Toulouse (FR)